Cette semaine, bonne pêche, même en langue française !
Nucléaire : les coûts s’envolent (et les prix suivent) ! (lien cliquable) La cour des comptes vient de s’apercevoir que le coût de l’énergie nucléaire produite aujourd’hui en France aurait « bondi » de 20% entre 2010 et 2013, pour atteindre 60 €/MWh. Bizarrement, elle ne prévoirait qu’une hausse de 5% sur les dix prochaines années (les grosses dépenses seraient faites…). Ces chiffres ne prennent pas en compte, bien entendu, tous les coûts mis à la charge des impôts, comme nous l’avons déjà souvent souligné. Ils n’intègrent pas non plus l’impact de l’EPR, parce que la cour « n’est pas en capacité de calculer le coût de production futur de l’EPR », ni « des dépenses futures qui restent caractérisées par quelques fortes incertitudes », notamment en matière de charges de démantèlement et de gestion des déchets. Ah, qu’en termes délicats ces choses-là sont dites !
Chéri, fais-moi peur : À quoi joue-t-on sur les tarifs « bonifiés » ? On se demande quel est ce cinéma sur les tarifs d’achat « obligatoire » des énergies renouvelables par EDF (en fait, le consommateur, par le biais de la CSPE). Le tarif éolien, annulé pour la deuxième fois depuis 2006 (lien cliquable), ce qui suscite des suspensions de projets en cours, puis rétabli (lien cliquable), comme si de rien n’était… Des tarifs photovoltaïques établis trop bas (lien cliquable), sur la base de contrats qui sont finalement abandonnés parce que non rentables. Y a-t-il autre chose à comprendre que tout est bon pour freiner et décourager ces projets ?
Les risques des granulés de bois (wood pellets) (lien cliquable) Il ne s’agit pas de risques d’accident matériels, mais de risque économique. Nous sommes partis avec une énergie de flux (le bois et l’industrie de la granulation) comme avec une énergie de stock (pétrole ou gaz). L’excès de demande se traduit très vite par des circuits absurdes écologiquement (ici, l’importation massive d’Amérique du nord, pour une énergie dont le coût de transport par kWh est au moins quatre fois plus élevé que celui du pétrole). L’étape suivante, très rapidement, sera la hausse vertigineuse des prix, déjà amorcée par endroits, puis la pénurie pure et simple, après dévastation de la ressource boisée pour produire le plus de pellets possible.
Les emplois dans les énergies renouvelables en Allemagne (lien cliquable) représentent 371 400 postes, en hausse de 7% (20 000 postes) sur un an. C’est trois fois plus que les emplois revendiqués par l’industrie nucléaire (AREVA) en France : 125 000.