Une RPB très tournée vers l’étranger : en France, cette semaine, mis à part Charlie, on a surtout parlé de nucléaire. Nous n’y échappons donc pas, mais ce n’est pas notre axe principal de travail. Nous y puisons seulement quelques très bonnes raisons de tout faire pour nous en passer, grâce aux énergies renouvelables. Pas vraiment tendance ces jours-ci bien sûr, mais nous invitons les groupies du lobby nucléaire à bien lire ce qui suit.
Bon appétit : le partage démocratique de la radioactivité. (lien cliquable) Notre ligne éditoriale n’est pas dans l’antinucléaire. Nous travaillons à faire que l’énergie nucléaire ne soit pas nécessaire : travail bien ingrat en France. Nous savons que cela fait beaucoup de peine à tout un tas de gens qui en vivent, parfois grassement, mais de temps en temps, il faut penser à ceux qui en meurent ou en mourront. Nous savons aussi que, comme l’a dit naguère une journaliste inspirée sur une radio périphérique, il meurt beaucoup plus (apparemment, NDLR) de monde aujourd’hui dans les accidents de la route que par le nucléaire. Mais deux émissions radio successives de l’inestimable Ruth Stegassy (Terre à terre des 10 et 17 janvier 2015 sur France Culture) viennent de nous remettre sous le nez les stratégies développées au fil des accidents nucléaires, de Tchernobyl en Fukushima, (lien cliquable) par les autorités françaises et européennes (gouvernements successifs, administrations, élus) pour faire face à un accident chez nous, que le président de l’autorité de sûreté nucléaire (ASN), M. Pierre-Franck Chevet, estime possible (voir séance de l’Assemblée Nationale du 30 mai 2013, publiée au JO), quand d’autres le pensent statistiquement inévitable (Bernard Laponche). On est véritablement abasourdi par ce qui est préparé et mis en œuvre. Nous ne pouvons que vous recommander de consacrer deux petites heures à écouter : c’est solide et argumenté, pas du tout dans le genre complotisme, mais cela inspire plutôt un sentiment de révolte que vous partagerez, je n’en doute pas. Pour vous en mettre l’eau à la bouche, le partage démocratique de radioactivité : quand les denrées alimentaires sont trop contaminées, il est prévu de les dispatcher pour que chacun en ait un peu, le tout sans aucun contrôle sérieux. Cela a fait partie des recommandations des « spécialistes » français aux autorités japonaises. L’objectif est de laisser tout le monde au maximum sur place et de ne pas procéder à des éliminations massives de nourritures contaminées, ce qui nuirait à l’économie nationale. Le tout avec l’arsenal des bobards comme au bon temps de Tchernobyl, que même des ingénieurs nucléaires finissent par croire, jusqu’à en crever.
Du « tout nucléaire » au « pas du tout nucléaire » : le « pas tout nucléaire ». (lien cliquable) Pas possible d’y échapper cette semaine : c’est la transition énergétique à petits pas, les dessous d’un projet de loi suffisamment ambigu pour qu’un temps, certains aient cru pouvoir rêver. Et encore n’est-on même pas sûr que ce projet soit voté sans de larges amputations, fruits d’une basse politique laissée aux mains du lobby nucléaire. Et circulez, il n’y a plus rien à voir. Au cas où vous ne vous en seriez pas aperçus, le débat « démocratique » a déjà eu lieu et il est clos.
Les ressources renouvelables ont bien sûr elles aussi leurs limites. (lien cliquable) C’est ce que rappelle une étude du Centre Helmholtz pour la recherche environnementale, établi à Leipzig. Les chercheurs ont examiné le cas de vingt-sept produits de la biomasse, végétaux et animaux, d’importance capitale pour l’alimentation et la vie humaine, pour arriver à la conclusion que vingt d’entre eux ont atteint un plafond mondial de production. L’approche est un peu discutable (faire la part entre un plafond biologique et une limitation économique), mais c’est une réalité à laquelle il sera difficile d’échapper.
Les ménages australiens ont installé une toiture photovoltaïque toutes les 2,8 minutes en 2014 ! (lien cliquable) Cela représente 185 890 installations, autant que les USA, avec quinze fois moins de population. On comprend l’émoi des grands producteurs d’électricité australiens. Et comme le coût des installations en toiture devrait encore baisser de 30 à 40% dans les deux ans qui viennent (1,5 Euro par W prévus aux USA et en Australie), on peut quand même se demander pourquoi la France reste à l’écart de ce mouvement mondial. En fait, il ne faut plus y aller pour bénéficier de tarifs qui imposent des contraintes idiotes (l’intégration totale), mais pour autoconsommer, bientôt en dessous du prix EDF partout en France.
Et les petits jeux du gaz naturel continuent : (lien cliquable) il ne faudra bientôt plus compter sur le gaz russe, qui va de plus en plus partir vers l’orient ou des pays « amis » de la Russie, comme la Turquie. Tous ceux qui nous embarquent dans les aventures gazières, comme la centrale CCCG de Landivisiau (qui a maintenant toutes les autorisations et 40 MEuros par an de recettes minimales garanties), font sans doute confiance au gaz liquéfié (LNG) en provenance des schistes américains : bonne chance !