C’est une revue de fin d’année, avec une actualité nettement ralentie, mais il y a encore beaucoup de choses dans mes dossiers. Je souhaite à tous de bien boucler 2014, en espérant vous retrouver d’attaque l’an prochain (dans deux jours), pour toujours œuvrer en vue d’avoir un peu de cohérence dans les démarches énergétiques de notre pays. Merci de votre soutien et n’hésitez pas à diffuser auprès de vos amis et connaissances qui s’intéressent de près ou de loin aux questions d’énergie.
Commençons par une « bonne » nouvelle, qui va réchauffer le cœur de tous les Parisiens (et encrasser leurs poumons…) : (lien cliquable) finalement, dans un de ces mouvements inimitables de volte-face dont l’administration et le monde politique français ont le secret, les Parisiens vont pouvoir continuer à brûler leurs petites bûches dans les cheminées ouvertes. L’actrice Juliette Binoche, que j’ai entendu s’exprimer sur le sujet, peut être rassurée, comme tous ceux de son monde qui ont bien l’occasion de se mettre au vert loin des miasmes de la capitale. Oh, sans doute les dégagements des feux de bois dans les cheminées ouvertes ne sont qu’une goutte d’eau dans un océan de pollutions, notamment en ville. Mais l’océan n’est fait que de gouttes d’eau. Surtout, touche pas à mon feu !
Gaz de schiste : l’étau se resserre. (lien cliquable) Comme nous le pensons depuis longtemps, tout le monde va y passer, au nom des nécessités économiques et énergétiques. C’est maintenant au tour de l’Espagne, et l’article trouve ça bien naturel. Il faut noter que, devant les dégâts provoqués par ces exploitations, l’état de New-York vient de les interdire sur l’ensemble de son territoire : c’est certainement le moment d’y aller, et il y aura certainement consensus là-dessus en 2017 en France, devant l’aggravation de notre situation…
Les oiseaux plus astucieux que les aviateurs de l’armée de l’air : (lien cliquable) deux intéressantes études britanniques décrivent les stratégies mises en œuvre par les oiseaux de mer pour éviter les éoliennes et les parcs offshore. N’ayant pas eu la possibilité de les faire interdire ou limiter, ils se sont adaptés remarquablement, de manière à éviter les collisions. Comme quoi, même une cervelle d’oiseau peut beaucoup. Nous n’en tirerons évidemment aucune conclusion quant à la cervelle des militaires, d’autant qu’ils ne sont qu’un des moyens utilisés pour contrer le développement de l’éolien terrestre en France.
L’auto-rénovation énergétique des logements est en panne : (lien cliquable) tous les dispositifs d’aide à la rénovation énergétique vont-ils rester réservés à ceux qui peuvent payer le prix fort, en faisant systématiquement appel aux artisans spécialisés et labellisés RGE, qui s’approvisionnent dans de coûteux systèmes de grossistes ? Il y a fort à le craindre, et cela éliminera de fait toute une partie de la population, notamment en situation de précarité, qui peut avoir du temps, mais n’a pas nécessairement toutes les qualifications pour prendre des emplois correspondants. Après le Uber des taxis, faudra-t-il un Uber de la rénovation, afin de faire baisser les coûts sur toute la chaîne, des matériaux à la mise en œuvre, avec des solutions sortant des cadres étroits dont notre société française a le secret ?
Heureusement les technologies continuent à progresser. (lien cliquable) C’est le cas notamment des panneaux photovoltaïques, dont les rendements s’améliorent sans cesse, et les coûts baissent toujours rapidement. Et c’est aussi le cas pour les batteries d’accumulateurs, où des innovations de rupture sont possibles à tout moment, avec, à la clé, forte réduction de coût et augmentation des capacités par unité de volume. Ce qui est très favorable à la fois pour les applications mobiles (voiture électrique, dont l’autonomie devrait rapidement doubler et atteindre 3 à 400 km) et pour les applications fixes (stockage de l’électricité photovoltaïque pour alimenter les habitations la nuit). Mais, là comme ailleurs, nous faisons confiance aux lobbies qui tiennent aujourd’hui le haut du pavé pour trouver le moyen d’enrayer les mouvements d’autonomisation énergétique… Chacun sa guerre !