Le clivage entre la France et ses voisins s’accentue, comme en témoignent bien des articles de la semaine. Combien de temps cela sera-t-il jouable ? NOUS VOUS RAPPELONS AUSSI DE RESERVER VOTRE SOIREE DU 10 DECEMBRE POUR NOTRE WEB-CONFERENCE SUR LE THEME : « DE QUEL BOIS JE ME CHAUFFE », comme annoncé dans la lettre n°13.
La saga des drones : (lien cliquable) Depuis un mois, ce sont quelques vingt survols de centrales nucléaires « hautement sécurisées » qui ont été observés, sans que l’on n’en sache rien : ni qui, ni pourquoi, ni surtout comment s’en dépétrer ? Heureusement, nous sommes rassurés : « Selon la direction, le survol des centrales « n’a eu aucune conséquence sur la sûreté et le fonctionnement des installations ». Pourvu que ça dure… ce qui ne semble pas être l’avis de furieux « complotistes », qui pensent que ces manoeuvres simultanées ne sont peut-être pas gratuites, « pour s’amuser ».
Des petits malins qui savent sauter les barrières : (lien cliquable) La société China Sunergy, un des tous premiers producteurs chinois de cellules et panneaux photovoltaïques (Près de 1,5 GW de capacité de production annuelle) va livrer des panneaux à la société française Third Step France. Ils viendront de sa nouvelle usine de Turquie, la plus importante unité de PV dans l’aire européenne, où figure ce pays avec des accords de libre échange. Nous espérons bien aussi pouvoir profiter de telles aubaines, afin d’être capables de suivre la baisse inexorable des tarifs d’obligation d’achat dont nous avons parlé la semaine dernière. Les producteurs européens vont devoir s’accrocher… ou investir au bon niveau pour être compétitifs.
Les Français ne jouent pas le jeu du marché ouvert : (lien cliquable) C’est en tout cas ce que pensent les Espagnols (et aussi les Allemands), devant les fortes réticences de notre pays à établir de nouvelles liaisons électriques avec nos voisins du sud, qui permettraient à ces derniers de s’intégrer pleinement dans le marché européen ouvert de l’électricité. Mais clairement, EDF et l’état français ont compris que cela allait poser de sérieux problèmes de compatibilité avec notre propre système qui s’enfonce dans la concentration nucléaire, alors que tous nos voisins sont partis dans la production décentralisée renouvelable.
Et ils accélèrent le mouvement de sortie de l’électricité charbon. (lien cliquable) Après les Portugais, qui devraient être « électricité 100% renouvelable » avant 2020, les Danois annoncent qu’ils avancent de cinq ans, à 2025, leur sortie du charbon. Du coup, les Allemands craignent de rester les derniers à produire au charbon, (lien cliquable) et surtout d’être pénalisés dans les émissions de CO2 par leurs exportations d’électricité vers leurs voisins en état de besoin, comme c’est le cas aujourd’hui; même avec la France. Ils pensent donc à sérieusement augmenter le prix de gros de leur électricité charbon pour lui donner un coup de frein, en redonnant vigueur au marché du CO2, ce qui leur permettra aussi de mieux financer la transition vers les renouvelables. Désolé, tout est en anglais ou allemand, et les liens du deuxième article sont à suivre. On ne comprend pas que cela n’intéresse pas du tout les médias français…
Même les Anglais vont trouver le « truc » (lien cliquable) pour développer l’éolien terrestre, qui reste la source d’électricité la moins chère. Ils vont faire comme nos autres voisins, en imposant une participation des populations locales au capital des parcs éoliens. Une idée toute simple qui fait frémir nos nucléocrates d’EDF, de l’administration et de notre monde politique. On comprend bien alors pourquoi les grands médias évitent soigneusement le sujet : pas question de donner de « mauvaises » idées au bon peuple. L’éolien terrestre, c’est moche, cher et nuisant, un point c’est tout ! A quand l’insularité continentale française ?