Une actualité toujours pleine de contradictions, qui reflète un monde un peu déboussolé et qui, plus que jamais, essaie de faire feu de tout bois. Donc également, plus que jamais, le besoin de bien décrypter les nouvelles en tous sens.
La percée des Russes dans le nucléaire : (lien cliquable) le groupe russe Rosatom multiplie les contrats de vente de réacteurs nucléaires : après l’Afrique du Sud, c’est la Jordanie (lien cliquable), pour ne parler que des tout récents. Ce marché reste extrêmement actif, même si nous nous occupons ici plutôt des énergies renouvelables. Des groupes industriels de tous les grands pays, sauf l’Allemagne, se le disputent âprement, dans des conditions certainement inquiétantes. En effet, le prix reste un paramètre clé, et il est probable que la sécurité n’y trouvera pas son compte, alors qu’on sait que, même avec un maximum de précautions, le risque d’accident ne peut être écarté.
Les batteries n’en finissent pas de progresser à pas de géant. (lien cliquable) Les chercheurs du constructeur américain d’automobiles GM annoncent avoir résolu les problèmes ouvrant la voie à la technologie lithium-soufre, qui va reléguer le lithium-ion au musée. Trois fois plus de capacité, beaucoup plus de cycles de recharge. Et ce n’est certainement pas fini.
Achetez votre installation photovoltaïque en grande surface. (lien cliquable) Peut-être demain en France, comme dans d’autres pays européens, grâce à IKEA. C’est un marché prometteur, qui va devenir de masse. La grande distribution ne s’y trompe pas, et même la France n’y échappera pas. Les prix vont continuer à baisser, à la production et à la distribution. Et toutes les barrières législatives et réglementaires auront bien du mal à endiguer ce mouvement.
L’électricité solaire sans « trous » est compétitive. (lien cliquable) C’est en Californie : La société CODA propose des systèmes couplant production photovoltaïque et stockage batterie, fournissant de l’électricité sans interruption pour un prix inférieur à 0,15 Euro/kWh (prix moyenné sur la durée de vie). C’est en Californie, mais, compte tenu des améliorations en cours, ça va gagner le nord moins ensoleillé.
Pourquoi y a-t-il autant de nucléocrates en France ? (lien cliquable) Voilà une bonne question. La réponse apportée par « Objectif Terre » et André Liébard est intéressante mais partielle. La notion de carrière a un petit coté respectable et finalement légitime : comment reprocher à des gens qui ont beaucoup « trimé », parfois sacrifié leur jeunesse aux études, de souhaiter profiter de leurs efforts, comme les footballeurs, les médecins ou les pilotes d’avion ? Ce qui est en jeu, ce sont des gains financiers phénoménaux, pour les groupes impliqués dans le nucléaire, mais aussi pour tous ceux qui organisent et soutiennent la mainmise du nucléaire et du modèle énergétique hypercentralisé sur la France. Plus qu’une confrontation collectivisme/démocratie, c’est de lutte du pot d’argent contre le pot de terre qu’il faut parler. Le vieux La Fontaine ne nous laisse pas beaucoup de chances…