La semaine a ouvert beaucoup de sujets de fond qui seront traités dans la lettre mensuelle, car ils nécessitent plus qu’une simple citation : l’examen du projet de loi sur la transition énergétique, le lancement d’un appel à manifestation d’intéret « Territoires à énergie positive », le feu roulant des opposants à l’éolien terrestre en France, la mise en cause de la compétitivité des filières hydrogène. Mais il ne manque pas d’actualités.
Rien de tel que la bonne vieille méthode Coué ! (lien cliquable) The place NOT to be : Le plus sûr moyen de se rassurer sur la stratégie que l’on a adoptée, c’est bien sûr de (se) « démontrer » que ceux qui n’ont pas fait le même choix vont échouer. Il suffit pour cela de produire des « experts » qui vont asséner leur doxa dans le sens que l’on souhaite : Madame Maisonneuve a bien fait ses preuves en ce sens lors d’un récent colloque de l’AX (Association des Polytechniciens). Quant à monsieur Bettzüge, son institut EWI de l’université de Cologne est financé par RWE et E.ON, les équivalents d’EDF outre-Rhin… Il n’est pas sûr que le représentant (non désigné) de Agora Energiewende arrive à en placer une. Ce serait pourtant bien souhaitable, juste pour insister sur le point d’interrogation du titre de cette table ronde.
Une préparation d’artillerie (médiatique) qui vient de loin ! (lien cliquable) Vos comprenez que si l’arrêt prématuré de Fessenheim, avant le démarrage tant attendu de l’EPR de Flamanville doit causer des problèmes et des risques de coupure, un hiver, peut-être bien froid… Bon sang, mais c’est bien sûr ! Il ne faut pas arrêter Fessenheim trop tôt, d’autant que l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) l’a trouvé bon pour encore dix ans de service. Ne dites pas que c’est moi qui l’ai soufflé.
Des batailles de titans qui ne supportent pas les politiques de saupoudrage. (lien cliquable) Renault-Nissan abandonnerait en grande partie le terrain clé des batteries pour véhicules. C’est sans doute sage si ils ont le sentiment de ne pas être capables de mettre les moyens pour rivaliser avec les gros faiseurs : LG Chem, et très bientôt TESLA, qui va construire une usine géante au Nevada. On évite ainsi de gaspiller des moyens précieux sur des causes perdues d’avance, grande spécialité de nos politiques. Deux exemples récents : la mise en liquidation de la société de voitures électriques Mia Electric, et l’acharnement mis pour préserver l’illusion d’une production française de panneaux PV.
Quand nécessité fait loi. (lien cliquable) Les Japonais sont 120 millions sur une surface montagneuse égale aux deux tiers de celle de la France. Autant dire que la surface y est comptée. Mais, par ailleurs, pour le nucléaire, ils savent à quoi s’en tenir. Ils se lancent donc maintenant avec une rare efficacité dans les énergies renouvelables, sans chercher tous les prétextes pour ne pas y aller. Ils envisagent donc d’installer des éoliennes sur leurs parcours de golf, sport très populaire là-bas. Si cela ne plait pas aux aviateurs français, gageons que ce peuple ingénieux saura y trouver un avantage compétitif.
Quand l’intermittence frappe aussi les centrales nucléaires… (lien cliquable) Voici bien une étrange contagion : on croyait l’intermittence réservée à l’éolien et au photovoltaïque. Voilà que le nucléaire s’y met, sauf qu’on perd tout d’un coup 2% du potentiel de production : suffisant pour déstabiliser le système.