La lecture des news mondiales peut donner l’impression que, décidément, en France, nous avons tout faux, ou presque. Merci à tous ceux qui pourraient nous envoyer des nouvelles et des liens qui vont en sens inverse. Ce serait bon pour le moral… et nous nous ferions un plaisir de les diffuser, mais nous ne voyons rien venir. Une incitation forte à agir, chacun avec ses moyens et dans sa sphère de pouvoir et d’influence, sans rien attendre des institutions « d’en haut ».
« Comique » de répétition ! (lien cliquable) Ce qu’il y a de bien, en France, c’est qu’on n’oublie pas les bonnes vieilles recettes du comique troupier, entre autres la répétition de l’effet provoquant le rire irrésistible. Ici, c’est un numéro de duettistes fameux, qui nous la jouent pour la troisième fois : ces grands farceurs de « Vent de colère » et leurs comparses de l’administration et de la CRE, qui prennent bien soin, quand ils rédigent un nouvel arrêté tarifaire pour l’éolien terrestre, d’y prévoir et d’annoncer les moyens pour l’attaquer en justice administrative. C’est effectivement, à côté des putschs de l’armée de l’air (autre classique du comique troupier), un moyen sûr de torpiller l’éolien terrestre, pour faire définitivement oublier qu’il est moins cher que le nucléaire et ouvert à tous. Dis, Tonton, pourquoi tu tousses plus ?
Ils l’ont dit, ils le font ! (lien cliquable) Comme annoncé récemment, les Russes ont entrepris les travaux du gazoduc de 4 000 km qui va leur permettre, en 2017, d’acheminer le gaz de Sibérie occidentale et centrale vers l’extrême orient et la Chine. Un projet dont le coût serait de 50 Mrds d’Euros. Sans doute un tournant qui devrait nous inciter à rapidement trouver autre chose que des centrales à gaz… Mais 2017, c’est bien loin, à l’échelle de la politique politicienne.
Les Allemands viennent de dépasser les 37 GW de puissance photovoltaïque installée. (lien cliquable) C’est… sept fois plus qu’en France. Remarquez, il y a des raisons : ces pauvres Allemands n’ont pas été capables de faire du nucléaire d’une sureté à toute épreuve, comme nous. Et puis, ils ont tellement de soleil : c’est sûr, plus on se rapproche du cercle polaire, plus il y a de soleil en été. Et en France, toutes les mesures sont prises pour bien verrouiller le développement du PV pour tous. Par exemple, les tarifs : pour des installations entre 36 et 100 kW, le tarif est aujourd’hui, partout en France, de 132 Euros/MWh (pas loin de la parité réseau), pendant que les appels d’offres pour des installations entre 100 et 250 kW viennent d’être attribués à 165 Euros/MWh. Selon que vous serez puissants ou misérables…
Les batteries Lithium-ion à 100 $/kWh. (lien cliquable) Toute la semaine a été marquée par l’annonce de la construction dans le Nevada de la gigantesque usine de production de batteries Lithium-ion, par la firme automobile Tesla de l’entreprenant Elon Musk. Sa capacité sera égale à la capacité totale existant aujourd’hui et l’objectif est, dans un premier temps (en 2017), de réduire le prix des batteries de plus de 30%, puis d’atteindre 100 $/kWh, contre environ 250 à 300 aujourd’hui. Elle permettra d’équiper 500 000 voitures électriques par an, d’un prix devenant accessible à (presque) tous. Elon Musk a mis en place une stratégie très offensive pour diffuser partout dans le monde la voiture électrique pour tous. En France aussi, même si nos médias nationaux n’ont guère parlé de cette décision. Ils sont trop occupés à gérer les soubresauts d’une vie politique qui ne se prête pas vraiment aux stratégies à long terme, dans ce domaine comme dans les autres.
Le prix du granulé de bois augmente… (lien cliquable) C’est indéniable, mais nous ne sommes pas certains que l’optimisme sur les perspectives à long terme soit vraiment de rigueur. La multiplication des capacités de granulation et des chaufferies à plaquettes de bois de forte puissance est en train de déstabiliser les marchés du bois. La matière première est dans une phase de hausse de prix très vive, qui met en danger des activités traditionnelles de sciage. Tout ceci ne manquera pas de se répercuter sur les consommateurs avec un risque important, à assez court terme, de surexploitation de la ressource en bois, puis de pénurie.