Énergéthiquement vôtre
J’ai le plaisir de finir cette année avec vous, mes chers lecteurs. Elle ne nous a pas apporté d’inflexion salutaire dans les démarches nationales en matière d’énergie. Nous poursuivrons donc sans relâche notre travail d’alerte, de réflexion et de partage de nos expériences dans ce vaste monde de l’énergie. Merci de votre confiance et de votre soutien. Ils sont la preuve que ce n’est pas inutile et nous vous souhaitons, dans votre propre sphère d’action et d’influence, d’atteindre l’année prochaine, des achèvements marquants
Très bonne lecture.
Energitorial
Les liens de la dépendance.
Nous n’allons pas, bien sûr, nous lamenter sur la chute inattendue des prix du pétrole. Comme tout le monde, nous en profiterons jusqu’au bout (car il y en aura un), mais pas au-delà. Noël est encore là, mais nous avons passé l’âge de croire au Père Noël. Tout de suite, les bonnes âmes qui nous gouvernent dans tous les domaines crient au redémarrage de la croissance, ce nirvana de la société occidentale, et à la disparition du peak oil. Quelle tromperie ! Et de quelles désillusions sera-t-elle porteuse ! Parce qu’en fait, loin d’être une libération, cette chute du prix de la matière première numéro un dans le monde n’est que la conséquence de la guerre intense que se livrent ceux qui la détiennent pour assurer leur domination, voire leur monopole, après élimination de leurs concurrents. Et ensuite, dans six mois, si finalement tous s’entendent (sur notre dos), ou dans deux ans, s’il faut vraiment des morts, tout reprendra de plus belle, soyez en sûrs. L’heure ne sera plus au Père Noël, mais aux pleurs et aux grincements de dents, dans des liens de dépendance encore plus serrés, parce qu’aucune perspective de concurrence « libérale » ne sera plus en vue.
C’est ce qui est déjà arrivé à plusieurs reprises, entre les chocs pétroliers et les contre-chocs qui ont suivi. Peu à peu et de diverses manières, ont été éliminés tout un tas d’acteurs qui cherchaient à jouer « perso » : l’Iran, l’Irak, le Venezuela. Aujourd’hui, c’est le tour de la Russie et des pétroles non conventionnels (pétrole de schiste, de l’Arctique, des fonds océaniques etc.) C’est un modèle universel, qui vaudra aussi pour le gaz naturel et pour l’uranium (aujourd’hui défendu, à l’étranger, par nos forces armées), le moment venu.
Et, à chaque fois, les pays faibles préfèrent se « goinfrer », se jeter sur une consommation immodérée et oublier les voies de la saine raison qui voudraient que les temps plus faciles soient mis à profit pour préparer le retour des temps d’airain. Après 1973 et 1979, notre pays s’est mis au travail pour réduire sa dépendance, puis, quand la bise fut passée, se dépêcha d’abandonner les efforts. Nous y sommes de nouveau, et, bien entendu, en ces temps de disette financière, tout le monde prendra argument de cette aubaine inespérée pour relâcher les efforts et projets qui ont tant de mal à s’installer. Et dans deux ans, année électorale chez nous, il sera juste temps de refiler la patate chaude au suivant, comme d’habitude. Sauf que là, avec notre état de santé économique et sociale, c’est plutôt d’un sac de patates chaudes qu’il va être question.
Les pays forts, où on ne triche pas sur les prix de l’énergie, ont depuis longtemps engagé les efforts pour atteindre une véritable indépendance énergétique. Ils savent pourquoi, ils savent que c’est dur et ils ne veulent pas, pour quelques années d’ivresse (?) illusoire compromettre des années de labeur.
Notre problème est que nos prix de l’électricité sont très subventionnés par nos impôts, entretenant, à grands coups de rapports de la cour des comptes et autres, la fiction d’une électricité bon marché : on ne peut, à cause de ça, parvenir à justifier aucun investissement d’économie, et, si d’aventure on essayait de profiter de la baisse temporaire des prix du pétrole pour dégager des moyens financiers , il y a tout à parier que cela servirait d’abord à boucher d’autres trous béants de notre économie, comme la fameuse protection sociale. Remarquez que cela peut aussi se faire au niveau individuel, à condition que l’ambiance soit là.
Comme cela semble sans solution, c’est à chacun, à son niveau, à prendre ses responsabilités, en espérant que les politiques et dispositions fiscales et légales ne viendront pas anéantir les efforts locaux ou individuels.
Mais, même au pic de l’hiver, il fera jour demain, c’est l’espérance de Noël : encore une fois, à nous de nous préparer en mettant en ouvre les bonnes démarches et en faisant les bons choix. Nous serons là en 2015 pour vous y aider.
Sommaire
- Les projets de nos territoires
- Les maisons solaires (première tranche) : une fin un peu laborieuse
- La plateforme bois-énergie communautaire opérationnelle en janvier
- La transition en France et dans le monde
- Tordre le cou aux âneries rabâchées par les anti-éolien terrestre : « L’éolien serait un atout majeur pour une sortie du nucléaire « propre » : une autre escroquerie. »
- « Nous n’avons pas réussi, donc c’est impossible. »
- Chroniques de la transition heureuse
- Cinq villes de Nouvelles Galles du Sud (NSW – Australie) à la lutte pour être la première cité de l’île-continent à énergie positive.
- A vous de jouer !
- Se chauffer sans gaspiller : du rêve à la réalité
1. Les projets de nos territoires
Les maisons solaires (première tranche) : une fin un peu laborieuse
Le feuilleton des maisons solaires arrive à une étape : la construction des premières est enfin achevée, même si tout n’est pas encore en service ni totalement terminé (notamment les abords). Les premières sont en chauffe (à l’électricité.) depuis un bon mois et il y règne une bonne chaleur. Reste maintenant au soleil de prendre le relais. Et surtout, vivement qu’elles soient habitées, pour découvrir enfin toutes les subtilités de ce mode de chauffage et de son exploitation.
Les autres maisons de cette première série vont maintenant s’achever progressivement d’ici quatre à cinq mois, et la construction de la deuxième série va s’engager dans les toutes prochaines semaines, après quelques avatars lors de la consultation pour les travaux.
Enfin, les capteurs y sont, mais pas encore en service.
Le bâti est achevé : restent les abords.
La plateforme bois-énergie communautaire
opérationnelle en janvier
La fin de l’année marque aussi l’achèvement de la plateforme bois énergie communautaire, équipement bien attendu par plusieurs communes, et que nous allons commencer à remplir dès le mois de janvier, avec plusieurs chantiers qui attendent depuis de longs mois. Il va rester le raccordement de la toiture photovoltaïque, qui nécessite la mise en place d’une ligne de 800 m à venir en janvier.
La communauté de communes disposera alors d’un ensemble d’équipements tout à fait adapté pour faire tourner les six chaufferies communales et toutes les autres à venir, jusqu’à une consommation de 2 000 t de bois sec par an : 650 tep (tonne d’équivalent pétrole), et 1700 t de CO2 fossile non émis. Plus 0,1 GWh d’électricité renouvelable produite chaque année.
La plateforme est terminée… et déjà arrosée
La toiture PV attend désormais la ligne électrique, pour janvier
2. La transition en France et dans le monde
Tordre le cou aux âneries rabâchées par les anti-éolien terrestre
« L’éolien serait un atout majeur pour une sortie du nucléaire « propre » : une autre escroquerie. »
Après avoir, dans des numéros précédents (12 et 13), démonté deux des objections majeures des anti-éolien terrestre (le coût de l’éolien et son impact paysager), nous poursuivons notre revue des points soulevés par le dossier « L’arnaque de l’éolien : le pillage de la France », mis en ligne par le site Polemia.
Toute l’argumentation est tirée de documents et d’études établis par l’association « Sauvons le climat ». Créée en 2004 et rassemblant notamment une pléiade d’éminents retraités du CEA (Commissariat à l’Énergie Atomique), du temps où il ne prétendait pas s’intéresser aussi aux énergies alternatives, cette association entend participer à la lutte contre le réchauffement climatique par la promotion de l’énergie nucléaire, dans l’idée qu’il est impossible d’y parvenir grâce aux énergies renouvelables. C’est ce qui lui a valu le surnom de « Sauvons le nucléaire ». Et donc, ces scientifiques blanchis sous le harnois, multiplient les volumineuses études visant à démontrer par A+B que les énergies renouvelables, en particulier l’éolien, même combiné à du stockage, ne pourront pas apporter de solution à la problématique de l’alimentation électrique de la France. Et d’évoquer les myriades d’éoliennes et les milliers de km² de bassin de stockage qui seraient nécessaires, auxquels les conduisent leurs calculs : bien entendu complètement déraisonnable.
Ces bons messieurs, en parfaits scientifiques cartésiens analytiques, tels que les forme excellemment le système éducatif français, ignorent d’une part les aspects systémiques et complexes, et d’autre part les évolutions technologiques, qui permettent aujourd’hui d’imaginer d’autres modes de stockage que les STEP (stockage hydraulique par turbinage-pompage) ainsi qu’une plus grande adaptation de la consommation à la puissance disponible. Voici donc quelques remarques qui remettent largement en cause la validité de leurs conclusions :
- Les études présentées ne portent que sur l’électricité éolienne, cible principale de nos « sauveurs ». Personne ne prétend qu’elle puisse seule subvenir à l’ensemble du besoin. Mais en association avec d’autres énergies renouvelables, le solaire photovoltaïque, le biométhane et des stockages diversifiés et bien localisés, l’étude allemande Kombikraftwerk, dont nous avons déjà parlé à plusieurs reprises et dont la méthodologie nous semble très sûre, montre que, à l’échelle d’un pays plus gros consommateur que le nôtre, notamment son industrie, plus peuplé et plus petit, c’est-à-dire également moins pourvu de ressources, la substitution est possible. Elle est d’ailleurs en marche outre-Rhin.
- La principale énergie utilisée dans nos pays septentrionaux est le vent, pour 55% dans l’étude allemande (35% terrestre, 20% offshore). Compte tenu de l’emplacement des gisements, il est clair qu’une forte restructuration des réseaux de transport s’imposera, et, à terme, comme cela s’est toujours fait, un déplacement des consommations vers les zones de production, par simple effet de rationalité physique et économique. De même, compte tenu du caractère diffus des énergies renouvelables, une adaptation profonde de la gestion du réseau est inévitable, pour traiter le plus localement possible l’équilibrage du réseau (équation production + déstockage = consommation + stockage), où certains termes font l’objet de prévisions et d’autres sont aussi en grande partie pilotables. Il est compréhensible que ceci soit difficile à imaginer pour des ingénieurs qui ont vécu toute leur vie dans la culture hyper centralisée et concentrée établie par tout le système étatiste français. Mais on dit aussi que si ceux qui doivent résoudre un problème n’y parviennent pas, c’est peut-être qu’ils font eux-mêmes partie du problème.
- Un élément très intéressant de l’étude Kombikraftwerk est finalement le très faible recours au stockage : 5% de la production (pour 11,5% de la consommation, soit un rendement de 45%). On est loin des projections bâties par nos « experts » hexagonaux. En termes de puissance installée, moins de 100 GW, sur un total de plus de 400 GW. Ce stockage est très réparti sur l’ensemble du territoire, pour éviter de stocker loin des zones de production. Les STEP sont en zone de montagne, avec de forts dénivelés, et 60% du stockage se feraient sous forme de méthane, obtenu par méthanation à partir de CO2 et d’hydrogène d’électrolyse.
Nous attendons avec impatience de la part de nos experts pronucléaires, qui servent de caution « scientifique » aux anti-éolien de tous poils, qu’ils daignent examiner les travaux du projet Kombikraftwerk avec autant de zèle qu’ils en mettent dans leurs petites études, afin de nous faire part de leurs critiques… s’ils en trouvent. Mais comme c’est resté soigneusement sous le boisseau en France, je doute de jamais rien voir à ce sujet : le silence est leur meilleure défense – qu’importent la rigueur scientifique et l’intérêt commun -, mais c’est un défi qui leur est lancé.
« Nous n’avons pas réussi, donc c’est impossible. »
C’est la conclusion à laquelle veulent nous amener deux ingénieurs américains, Ross Koningstein et David Fork, qui pendant cinq ans, de 2007 à 2011, ont conduit un ambitieux projet, RE<C, dans le cadre de la galaxie Google. Il est intéressant de mettre cette conclusion en parallèle de celle du projet Kombikraftwerk, même si les approches étaient très différentes. Il s’agissait pour Google de trouver la technologie renouvelable permettant de produire de l’électricité moins cher qu’avec le charbon, dans le but altruiste, bien sûr (on sait comme Google est une firme altruiste…) de contenir le taux de CO2 dans l’atmosphère en dessous de 350 ppm. Kombikraftwerk se posait la question de la possibilité d’établir un système électrique opérationnel en Allemagne sur la seule base des énergies renouvelables, en partant des technologies déjà mises en œuvre dans maintes régions.
RE<sC
Or, non seulement nos deux chercheurs semblent ne pas avoir trouvé la technologie permettant de produire moins cher qu’avec le charbon, mais ils affirment que, même s’ils l’avaient trouvée, cela ne permettrait pas de contenir le taux de CO2 sous la limite fixée (nous en sommes d’ailleurs déjà à 400 ppm.) La faute incombe à plusieurs causes : la production d’électricité renouvelable ne résout pas, selon eux, la question de l’énergie pour le transport et les besoins de puissance mobile, qui reste massivement fossile ; et la mise en place du système de production renouvelable consommerait une énergie grise elle-même très génératrice de CO2.
De leur côté, les Allemands concluent à la faisabilité technique de leur scénario, renforçant leur détermination à poursuivre leur démarche de long terme, sans vouloir afficher d’objectifs « bling –bling » de rentabilité à court terme ni de réduction colossale des émissions de gaz à effet de serre.
C’est toute la différence entre le contexte d’une économie ultra libérale, où comptent surtout le profit à court terme et les succès « champignon », qui sont la règle de la nouvelle économie des high-techs, dans laquelle se situe Google, et le contexte d’une politique globale raisonnable, qui cherche à assurer, pour ce qui la concerne, l’avenir à long terme de ses ressortissants, même si cela doit coûter, qui est celui de l’Allemagne, avec un fort consensus populaire.
Unfortunately, not every Google moon shot leaves Earth orbit.
La centrale solaire à concentration d’Ivanpah
D’un côté, on abandonne rapidement la partie, dans l’espoir de trouver demain, vite fait bien fait, la martingale qui permettra de toucher le Jackpot ; de l’autre, on construit patiemment mais sûrement, en expérimentant progressivement, pour parvenir à des résultats indispensables : réduire voire supprimer les émissions de gaz à effet de serre, et éliminer les risques liés à la production nucléaire. Ce qui est remarquable chez les Allemands, c’est qu’ils ne prennent pas prétexte de ce qu’ils sont encore aujourd’hui bien isolés dans leur démarche pour ne rien faire, mais qu’ils espèrent que leur succès fera des émules. Hélas, pas du tout encore chez nous, de l’autre côté du Rhin, où nous ne sommes dans aucun des deux contextes évoqués plus haut, mais dans celui de l’exploitation d’une rente, celle du système électronucléaire français, quels qu’en soient les risques et les coûts par ailleurs. On a les traditions qu’on peut…
3. Chroniques de la transition heureuse
Cinq villes de Nouvelle Galles du Sud (NSW – Australie) à la lutte pour être la première cité de l’île-continent à énergie positive.
Australie
Voilà un concours de très bon aloi, qui mobilise fortement beaucoup de communes australiennes, jusqu’aux deux plus grandes, Sydney et Melbourne qui ne sont pas en reste. On en rêve chez nous, quand on voit le mal que se donne le CLER pour mobiliser les communes et collectivités françaises.
Walcha, Manilla, Tenterfield, Uralla et Bingara tentent le coup. Honnêtement, c’est sans doute plus facile en NSW que dans le nord de la France ou de l’Europe. Encore faut-il le tenter, mobiliser la population, dans un contexte de politique énergétique nationale pas vraiment favorable.
Walcha
Manilla
Tenterfield
Uralla
Bingara
Ce sont en fait cinq bourgades « champignon », de quelques milliers d’habitants, à plusieurs centaines de kilomètres au nord de Sydney, en retrait de la côte est de l’Australie. Elles sont nées au milieu du XIXe sc., et il y règne une atmosphère du far-west américain, qui leur est contemporain.
C’est l’état de NSW et l’université de New England qui supportent leur démarche, en apportant le soutien de 18 entreprises d’ingénierie spécialisées dans les divers volets : mise en place de production d’énergies renouvelables, économies d’énergie. Là encore, rien de très original, mais une volonté de tout faire, bien à fond. L’adhésion des populations semble massive, et l’objectif est clairement d’établir des modèles réplicables dans tout le NSW et même toute l’Australie. Mais il y a une sérieuse concurrence, notamment dans les états d’Australie du sud et de Victoria, plutôt plus avancés.
C’est en fait, en Australie, comme dans bien des pays, un nouveau modèle énergétique qui émerge, fondé sur une étroite symbiose entre production et consommation locales, particulièrement adapté à de grands espaces de faible densité qui nécessitent, sinon, de longs réseaux électriques coûteux à établir et à entretenir, sans parler des pertes en ligne.
Bien sûr, ceci ne fait pas l’affaire des grandes sociétés productrices et distributrices d’électricité, ni non plus des grands producteurs de charbon, abondant en Australie, et largement utilisé pour la production centralisée d’électricité. Ces lobbies ont réussi à amener leurs hommes au gouvernement fédéral australien, à Canberra, avec un premier ministre, Tony Abbott, qui préfère refuser l’idée de réchauffement climatique, malgré l’évidence des terribles sécheresses et canicules qui ont frappé le pays ces dernières années. Que ne ferait-on pas pour préserver les petits intérêts des copains. Heureusement, il y a là-bas quelques vrais contre-pouvoirs régionaux et locaux qui ne lâchent rien et parviendront certainement à tirer parti des abondantes ressources renouvelables de l’Australie.
Bonne chance au challenge ZNET : Zero Net Energy Towns.
4. A vous de jouer !
Se chauffer sans gaspiller : du rêve à la réalité
Voilà bien une question d’actualité, en ces temps de froidure. L’ADEME a publié, il y a deux mois, un abondant guide pratique sur ce thème. C’est bien construit, mais on le lira avec suffisamment d’esprit critique et une vision globale : il faut éviter, lors d’un changement de système de chauffage, de se faire enfermer dans des filières énergétiques dont l’évolution serait par trop incertaine. Ce point fut très largement abordé lors de notre Web-conférence du 10 décembre, consacrée au chauffage au bois. Nous ne pouvons qu’inviter nos lecteurs à consulter cette Web-conférence dès qu’elle sera disponible en ligne. Compte tenu des questions qui y furent posées, nous proposerons probablement des approfondissements.